Le n° 25 de Dialogue vient de paraître (Février 2010)
Introduction
Ce numéro de Dialogue parait un an après la dernière guerre contre la population palestinienne de la Bande de Gaza. Alors que tous les observateurs s’accordent pour dire que depuis le cessez le feu, rien n’a pu être reconstruit, que les conditions d’existence de l’écrasante majorité des habitants de la Bande de Gaza, à commencer par les enfants, ne cessent de se détériorer, les attaques israéliennes, sporadiques, ou de même ampleur demeurent à l’ordre du jour.
Un lecteur nous a fait part de son désarroi :
après la guerre de Gaza, ma préoccupation est surtout la résistance, mais comment résister ? La dénonciation des crimes sionistes, les faire connaître malgré la complicité des médias me semble prioritaire. L’idée d’un seul État, du droit au retour m’apparaissent comme des perspectives lointaines, un débat d’idée... pendant que des gens en sont au stade de la lutte quotidienne pour leur survie. Pourtant, j’en suis conscient, y a-t-il à terme une autre solution démocratique ?
Le revue Dialogue n’a pas d’autre objectif que de permettre la réalisation, dans le mouvement ouvrier et démocratique et sur le plan international, de cette discussion. La lutte au quotidien pour la survie, tant dans la Bande de Gaza que dans les enclaves de Cisjordanie, n’est-elle pas liée au combat des palestiniens de l’intérieur pour la reconnaissance de leurs droits, à la revendication vivante des réfugiés pour le droit au retour ? C’est le peuple palestinien, dans son ensemble qui est menacé, dans son existence même, par une même politique expropriatrice et oppressive. Politique fondée sur le mensonge et la manipulation qui, comme c’est rappelé dans ce bulletin, condamne les populations juives elles-mêmes à l’incertitude quant à l’avenir le plus immédiat.
Le gouvernement américain, ébranlé par la résistance du peuple Afghan et le rejet massif de sa politique dans tout le Moyen Orient augmente sa pression sur l’État hébreu, au risque d’ébranler la cohésion de son allié, pour qu’il gèle la construction des colonies en Cisjordanie. Voilà la seule perspective proposée par les tenants de l’ordre mondial, seule perspective à même d’unifier les alliés arabes prétendument
modérés
et l’État sioniste dans un Grand Moyen Orient. Dans le même temps, les deux principales forces politiques palestiniennes s’entre-déchirent pour savoir qui dirigera l’Autorité Palestinienne, antichambre du futur État croupion. Considérer que seul est possible un développement séparé dans le cadre de deux États respectifs, ne revient-il pas en définitive à défendre une position raciste, porte ouverte à de nouvelles expulsions et à une aggravation de l’enfermement des territoires ? Le prétendu État palestinien ne sera rien d’autre qu’une immense
réserve d’indiens
où le droit au retour des réfugiés sera tout autant interdit qu’impraticable. La discussion sur les solutions, à commencer par la solution démocratique, trouve ses motifs les plus profonds dans la réalité du terrain.
Les articles publiés dans ce numéro de Dialogue ne montrent ils pas que ce débat doit se poursuivre le plus largement possible ?
La rédaction.
Sommaire :
- page 4
- Introduction
- page 5
-
Un an après la guerre de Gaza.
Discours à la marche de protestation, Tel Aviv, le 02 Janvier 2010
par Nurit Peled-Elhanan. - page 9
-
Présentation de la Lettre à Gordon Brown signée par 565 intellectuels Juifs britanniques,
pour Dialogue
par Haïm Bresheeth. - page 13
- Interview du Prof. Haidar Eid , partisan de la solution de l’État unique en Palestine et organisateur de la campagne BDS (Boycott, désinvestissement, sanctions).
- page 15
-
Témoignage d’un lecteur de Dialogue
par Daniel Gamzon. - page 17
-
Un seul État, avec liberté et justice pour tous, indépendamment de la religion
par Susan Abulhawa et Ramzy Baroud. - page 20
-
Mythologie sioniste. A propos du livre de Shlomo Sand,
Comment fut inventé le peuple juif
.
par Jacques Werstein. - page 27
- Un lecteur nous écrit.
- page 29
-
L’étouffement de Gaza
par Jean Pierre Barrois.